La société des S, Tome 1 de Marion Danton
Ecrit par Moka, le 6 Juillet 2014.
Détails sur le livre:
- Broché: 414 pages
- Editeur : L'Ecole des Loisirs (21 avril 2011)
- Collection : Médium
- ISBN-10: 2211097669
- ISBN-13: 978-2211097666
- Prix: 17,10€
- Ma note: 13/20
Résumé de l'éditeur:
Pendant longtemps, Ari a cru que son père, Raphael Montero, était végétarien et souffrait d'une maladie de peau. Pendant des années, elle a trouvé normal de passer ses journées cloîtrée dans un manoir, avec des milliers de livres.
Il a suffi d'une soirée, la première de sa vie dans une famille ordinaire, avec des ados de son âge, des flots de couleurs, de sons, d'odeurs et une télé branchée sur un film de vampires... pour qu'Ari comprenne qu'on lui avait menti.
Et si son père, beau comme un prince gothique, n'était pas un simple mortel, s'il appartenait à un autre monde ?
Avant tout, le livre est structuré en 3 parties distinctes. La première partie pose les bases du roman. Les deux autres développent l'histoire. Celle-ci est celle d'une jeune fille de 13 ans qui nous conte sa vie et son enfance. Nous sommes donc dans la tête d'Ari qui d'abord découvre le fonctionnement familiale des autres humains et un autre style de vie que le sien. Cela lui permet de mieux comprendre sa famille et elle-même au fond. Puis vient de nouvelles interrogations par rapport à sa nature et à celle de son père qu'elle soupçonne fortement d'être un vampire. D'ailleurs, je trouve qu' Ari se focalise trop sur l’hypothèse vampires. Être rapide et sans reflet, ça peut correspondre à d'autres créature comme des démons ou d'autres trucs non connus... La nature même n'importa pas tellement au final. On aurait pu avoir la même histoire avec une famille au passé louche, de type mafia ou agent secret. Ainsi, l’intérêt de l'histoire réside plus dans le traitement de cette recherche d'identité d'Ari que dans l'aspect fantastique.
La première partie de l'histoire est vraiment enfantine et plutôt ennuyeuse. On suit simplement Ari dans sa vie de jeune enfant (décrite plus bas). C'est peut-être aussi dû à mon âge... C'est donc avec soulagement que j'ai commencé la deuxième partie de l'histoire. On voit clairement une coupure dans l'histoire et dans le style après cette première partie. Le ton devient plus mature et plus largement appréciable. D'ailleurs, je trouve que les réflexions d'Ari ne sont pas celle d'une enfant de 13 ans. Je vais pas me plaindre, ça m'a permis d’apprécier les deux dernière parties. J'avais vraiment peur d'avoir une conclusion plus que naïve et surréaliste mais je suis plutôt satisfaite même si je trouve l'intrigue de la troisième partie un peu inutile. Comme si l'auteur tirait un peu trop sur le fil de son roman.
Le style de l'auteur n'est vraiment pas celui que je préfère... On se retrouve avec un journal intime commentée en directe de temps en temps par le personnage principale. Des commentaires comme « pas toi ? » après une affirmation sont réguliers. Dire que cela m'a bien énervée est un doux euphémisme.
Le personnage principal est Ari, une jeune adolescente. Son éducation est assez spéciale puisqu'elle reste chez elle, est éduquée par son père, surveillée par une gouvernante... Bref, elle ne connaît rien de la vie ordinaire des petites gens. Jusqu'au jour où elle se lie d'amitié avec la fille (pauvre) de sa gouvernante. À partir de ce moment-là, j'ai vraiment eu du mal à supporter notre héroïne. Je trouvais qu'elle prenait de haut les pauvres autour d'elle. Pas de façon directe mais plutôt le style de fille à vous dire : « Aaah, j'ai encore étudié une œuvre de Proust avec mon père, pas toi? ». Sentez bien le « pas toi ? » dans cette phrase. Anodin en apparence mais tellement suffisant.
Heureusement, cette attitude sous-jacente disparaît dans les deux dernières parties du livre, sinon j'aurai vraiment fini par haïr Ari. À part ça, Ari est plutôt banale : une gosse un peu perdue qui essaie de grandir.
Les personnages secondaires sont équilibrés ; assez présent sans être trop lourd. Le père d'Ari est quand même un peu spécial. Je trouve qui lui manque un gros pan du chapitre éducation. Pas d'école, pas de mère, pas de fratrie, pas d'amis de son âge, même pas d'animal de compagnie... ?! Vous ne voyez pas le problème ?
L’univers du livre est plutôt simple et ne révolutionne pas le genre. Certains raccourcis m'ont fait soupirer, comme le fait que la pauvre famille nombreuse est heureuse et bruyante mais qu’Ari et son père sont riches et froids. Tout ça rend l'univers et l'histoire un peu trop manichéen.
En bref : un jeunesse plutôt intéressant sur le plan mental de l’héroïne ainsi que sur son évolution. La première partie ne m'a pas convaincue (trop infantile et banale) mais le reste du roman est agréable à suivre même pour une adulte. Pas de coup de cœur mais le fait que le roman s'arrange m'a aidée à l'apprécier.
Ma note : 13/20
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