L'archipel des Numinées, Tome 1 : Arachnae de Charlotte Bousquet

Ecrit par Moka, le 1 février 2014.

Arachnae

Détails sur le livre :

  • Broché: 345 pages
  • Editeur : Editions Mnémos (18 avril 2013)
  • Collection : Hélios
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2354082010
  • ISBN-13: 978-2354082017
  • Prix: 10,90€
  • Note: 12/20

Résumé de l'éditeur :

Des ténèbres des bas-fonds aux éclats de la cour royale, la cité d'Arachnae se livre dans toute son horreur et ses excès : une ville sale et sordide où s'assouvissent les vices les plus abjects, entre meurtres, vénalité, commerces humains et autres réjouissances. Afin de résoudre des crimes en série, Théodora, une jeune bretteuse de talent, libertine et tueuse implacable, est obligée de s'allier à l'austère capitaine de la milice... Entre complots politiques, divination, combats à l'épée, orgies et rites occultes, se laisseront-ils engluer dans la toile mortelle de la destinée ? Commence alors un récit captivant, mêlant aventure, mystère et érotisme dans une enquête qui prend aux tripes.

C'est une pure coïncidence qui m’amène à critiquer ce tome juste après celles d'une autre série du même auteur. Je ne savais même pas, lors de mon achat, que c'était le même auteur... Bref, ici changement de registre, le résumé vous appâte avec un univers sombre et pleins d’horreur, une cité de vices et une histoire d'aristocratie décadent... Déjà, je préfère quand les 4eme de couvertures sont plus sobre que bardées de citations montrant à quel point le livre est hyper-méga-trop bon. Ce tome tiendra-t-il ses promesses ?

Le roman se divise en deux grandes histoires (c'est peut-être la marque de l'auteur?) : d'un coté, on suis Théodora et de l'autre on suis la famille royale. Ce qui m'a déstabilisée au début c'est qu'on face à plusieurs mini-chapitre de quelques pages qui s’enchaînent. Ces mini-chapitres sont, en fait, des petits moments racontés d'un point de vue et s'inscrivent dans l'une ou l'autre des grandes histoires. Peu à peu ces points de vue se raccrochent l'un à l'autre pour permettre une compréhension globale de l'histoire. J'avoue que ce procédé littéraire n'aide pas vraiment à l'attachement aux personnages ou à l'histoire vu qu'on passe s'en cesse de l'un à l'autre. Au final on a peu de chacun. Pour comparer, j'ai bien mieux aimer la balance entre les histoires de sa série jeunesse « la peau des rêves » qui faisait 5 %/95 %. Ici, on est plutôt dans une balance 60 %/40 %.

Pour en revenir aux histoires, d'abord celle de Théodora ; jeune femme dans une académie militaire, elle lutte à sa manière contre son destin qui est tracée pour elle quand une série de meurtre atroce a lieu dans les bas-fonds de la cité d'Arachnae. Nous suivons donc Théo dans son enquête et dans sa vie personnnelle. Notre belle est une coureuse de jupons et de pantalons. Sa bisexualité est bien mise en place, sans lourdeur ou insistance. Sinon, je n'ai pas trop été emporté par l’enquête, on ne pouvait pas assez à mon goût avancé « seul », on est trop dans l'ombre de Théodora. Mais, cela n’empêche pas suivre avec intérêt l'avancement de l’enquête.

L'histoire de la famille royale est un entrelacement d'intrigues politiques, de choix décisifs et de complots plus ou moins clairs. J'ai bien aimé que l'on montre l’intérieur d'une famille royale qui ne soit pas celle des contes de fées. Le prince régnant Alesio poursuit une enquête discrète pour tenter d'attirer ceux qui ont assassiné sa sœur quelques années plus tôt. Cette partie était intéressante bien que moins palpitante que celle de Théodora.

Au final, toutes ses histoires finissent par se rejoindre comme les fils de la Destinée qui se croisent. La conclusion est plutôt jolie.

Conséquence de la structure du roman, les personnages sont peu développés hormis Théodora. C'est aussi pour ça que je n'ai pas trop été touché par la mort de l'un ou de l'autre des personnages du livre. Ils sont tous plus ou moins dressés rapidement et sortent de l'histoire à chaque fois que nous-même en sortons. Cependant, vers la fin du livre, je me suis vraiment pris d'affection pour Alesio que je trouve très courageux et conscient dans son rôle de monarque.

Lestyle de l'auteur n'est pas mauvais, elle décrit les horreurs de la ville ainsi que les comportements tous plus affreux les uns que les autres (notamment la pédophilie). Si les mots sont grave et sombre, j'ai trouvé que l'ensemble ne transportait pas dans l'horreur. Je n'avais le dégoût de lire ce que je lisais (excepté quelques rares moments).

J'ai bien aimé l'univers globale du livre. Le fait d'inclure les Moires dans son histoire ainsi que tous les cotés de la Destinée, j'ai trouvé ça assez rafraîchissant même si le thème est vieux comme le monde. De même que la magie et les sortilèges sont vraiment bien intégrés dans l’univers, ni trop présent ni pas assez. J'ai trouvé l'équilibre subtil.

En bref : Une immersion que je trouve ratée alors que c'est clairement le point mis en avant dans le résumé. Un livre sombre mais pour lequel je n'ai pas ressentie d'horreur ou de fascination comme ça a déjà été le cas pour d'autres livres noirs. Même si ma critique semble négative, le roman se lit vraiment bien même s'il ne m'a pas portée.

Ma note : 12/20

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